04 Avr Déconfinez vos émotions !
En ce moment, depuis quelques semaines ou quelques mois pour certains d’entre nous sur cette planète, nous pouvons ressentir en une heure, une journée ou une semaine l’ensemble des émotions de base que tout être humain est en capacité de ressentir.
De quoi parle-t-on ?
Tout d’abord, qu’est-ce qu’une émotion ? On pourrait dire que c’est un état de conscience, agréable ou non, qui apparait suite à un changement subi et inattendu tel qu’un bruit, une lumière, un contact, un coup, un souvenir, une image… Dans notre cas précis c’est l’annonce qu’un virus mortel est en train de se répandre comme une traînée de poudre sur notre planète. C’est d’imaginer que le film catastrophe américain le plus futuriste est en train de se dérouler sous nos yeux, dans nos villes, dans nos familles… C’est de devoir sortir travailler ou au contraire de se savoir coincé chez soi pour une durée indéterminée.
Que se passe-t-il dans le corps ?
Les émotions, une fois ressenties, créent un état « d’ébranlement » dans le corps. Elles produisent des changements comportementaux ou psychiques. Les réactions du corps sont physiologiques (augmentation du rythme respiratoire, de la fréquence cardiaque, sudation, chair de poule) et comportementales (immobilisation, sursaut, fuite, agression, expressions faciales et vocales variées). L’esprit réagit lui aussi avec des sensations subjectives.
A chaque émotion, sa réaction
Il existe au moins 4 types d’émotions principales : la peur, la colère, la tristesse et la joie, ainsi qu’un grand nombre d’émotions secondaires associées comme l’angoisse, la honte, la culpabilité, la jalousie, le plaisir… Ce qui est remarquable, c’est que pour chacune d’elle, le corps va réagir différemment et de manière appropriée. Les émotions nous aident à nous adapter à chaque situation de notre vie. Elles nous permettre de tirer le plus de « satisfaction » possible de chaque moment et d’éviter les obstacles et les dangers qui se trouvent sur notre chemin. Elles déclenchent des réactions physiques qui vous nous aider à faire face à la situation ayant déclenché l’émotion.
Tout d’abord la peur
La peur est l’émotion que nous ressentons lorsque nous sommes en danger. C’est grâce à elle que l’on se protège. C’est un instinct de survie qui va nous faire agir. En ce moment nous sommes tous en danger. On peut se trouver en danger physique, au niveau de notre santé, parce que l’on a côtoyé quelqu’un de malade, ou parce que l’on doit aller travailler dans un environnement non sécurisé. On peut aussi se penser en danger « économique » parce que notre activité professionnelle a été modifiée ou s’est brutalement arrêtée entrainant un questionnement sur notre avenir.
Celle qui paralyse
Dans la nature, lorsqu’un animal a peur, il a plusieurs moyens de réagir. Parfois il reste prostré, en état de sidération, incapable de bouger. Certains d’entre nous vivent cela. Ils restent chez eux, devant leur télévision, leur téléphone ou leur ordinateur. Les écrans attisent leur peur mais ils ne peuvent pas s’empêcher de regarder, de s’informer sur l’évolution de l’épidémie. Comme des lapins regardant les phares de la voiture qui leur fonce dessus pendant la nuit, ils attendent, la peur au ventre, de voir, ce qui va se passer.
Celle qui donne des ailes et de la force
Parfois la peur donne de l’énergie pour fuir le danger, pour se mettre à l’abri. Quelques-uns ont pris des trains, pour s’éloigner des villes, espérant que le virus n’aimerait pas l’air frais de la campagne. Certains entrepreneurs vont tenter de créer des projets, des concepts, de réinventer une économie. Ils vont essayer d’être les premiers à lancer LA bonne idée de ces temps de crise. La peur va décupler leurs forces, leur créativité, leur énergie, pour se sortir de toute cette merdouille.
Celle qui transforme certains en super héros
Lorsque l’on a peur, notre vision devient plus précise, nos réflexes plus vifs, le sang est dirigé vers nos muscles (notamment des jambes) pour qu’ils soient plus forts et pour que l’on puisse agir ou fuir rapidement. Nous devenons également moins sensibles à la douleur. Nous avons alors tout ce qu’il faut pour bien réagir au danger en combattant ou en fuyant efficacement. Tout se passe comme si l’être humain se transformait en super héros pour faire face à ce qui lui arrive. Et certains le vivent vraiment. Tous ces professionnels de la santé sont des combattants qui malgré la peur continuent leurs diagnostiques, leurs gestes précis, leurs journées de malheur qui se suivent … Tout cela pour sauver les autres avant de se sauver eux. Car pour eux, la fuite n’est pas une option. De même pour ceux qui travaillent pour permettre à la nation entière de continuer de vivre. Ils se reconnaitront, la liste est longue et merci à eux.
Mais aussi la colère
La colère est l’expression que nos valeurs ont été bafouées, que nos plates-bandes ont été piétinées ou que l’on s’est introduit dans notre « bulle ». Et c’est le cas non ? On nous empêche de sortir, de s’embrasser, de s’aimer, de travailler…. La plupart de nos droits fondamentaux, de nos libertés ont été mis à mal par un truc minuscule. Normal que nous soyons en colère.
En colère contre qui au fait ?
De la colère contre les Chinois ? Pourquoi ont-ils mangé cette petite bête qui n’avait rien demandé. Il faut quand même être c… non ? Et si cela avait été un escargot ou une grenouille qui avait été porteur de ce virus, un français aurait peut-être déclenché tout ce cataclysme non ? De la colère contre le gouvernement, qui n’a surement pas fait tout ce qu’il fallait ? Je ne me lancerais pas sur ce terrain. De la colère contre ceux qui continuent de se promener, d’être insouciants voire provocateurs et qui ne veulent pas comprendre que c’est important de rester à la maison, d’être prudent. Les raisons de se mettre en colère sont propres à chacun, mais elles sont bien là.
Colère dans les foyers
Par moment, la promiscuité va faire que nous serons en colère après notre conjoint, nos enfants, les autres personnes avec qui l’on partage notre lieu de confinement. On peut se mettre en colère contre les gens que l’on aime, par énervement. Il est certainement normal que cela soit parfois le cas lorsque l’on vit à quatre dans un 50 m² sans balcon, à gérer à la fois son télétravail, les devoirs des petits, la cuisine, le manque d’exercice et de défouloir. Par contre il n’est pas normal que cela dégénère et se termine en violence. Car là ce n’est pas de la colère mais de la bêtise (pour rester polie) qui fait agir ainsi. Sauvez-vous si vous êtes victime. Bravez le confinement. Votre peur, celle du paragraphe précédent, doit vous faire prendre vos jambes à votre cou.
Colère face à l’injustice
Certains vont aussi ressentir de la colère lorsque ce virus va emporter un proche. Nous allons certainement tous ressentir une terrible injustice à ce sujet, parce que ce n’est pas normal de mourir comme ça … La colère et l’injustice apparaissent aussi parce qu’il est impossible d’accompagner les malades jusqu’au bout, parce que l’on ne peut pas leur donner la sépulture qu’ils méritent. Quelle tristesse…
Oui quelle tristesse…
On ressent de la tristesse lorsque quelqu’un ou quelque chose nous manque. Évidemment les plus malchanceux vont ressentir la grande tristesse d’avoir perdu quelqu’un définitivement. Cette tristesse va être immense, et il sera très compliqué de faire son deuil. Mais au-delà de cela, je pense qu’en ce moment la grande majorité des gens ressent une autre forme de tristesse, moins profonde mais lancinante. Nous avons tous envie de serrer dans nos bras un être cher qui n’est pas avec nous en ce moment : un enfant, un parent, une amoureuse, un ami, une cousine… Nous sommes tristes de ne pas les voir, de ne pas les toucher, de ne pas sentir leur parfum. Parfois nous sommes tristes de ne pas avoir pu profiter de leur présence avant, parfois de s’être fâchés pour des broutilles et de s’être éloignés. On se dit maintenant qu’on a été vraiment idiot de réagir comme ça. « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » disait Lamartine. En ce moment tellement d’êtres nous manquent…
Pleurez pour vous libérer
Allez-y, pleurez si vous en ressentez le besoin. Pleurer permet d’éliminer une grande partie des hormones de stress néfastes à l’organisme qui sont libérées lors d’une vive émotion. Ces larmes d’émotion vont couler sur notre visage, pour nous nettoyer de cette tristesse. Elles ont un rôle de « protecteur psychique » et l’on se sent souvent mieux après avoir pleuré. Laissez-les couler, ressentez ce nettoyage. Ne jouez pas « au fort », « au gros dur », personne ne vous voit de toutes façons ! Alors donnez-vous le droit d’ouvrir les vannes. Et vous pourrez ensuite laisser de la place pour, à un autre moment, plus tard, ressentir la plus belle des émotions : la joie.
De la joie pour aller bien
La joie est le signe que l’on se sent bien. Elle entraîne une accélération de la circulation sanguine et de la respiration, la dilatation des vaisseaux et l’excitation des sécrétions. L’oxydation des tissus est meilleure, l’élimination des substances toxiques plus rapide, la digestion se fait plus facilement, les intoxications d’origine intestinale sont évitées, la prolifération cellulaire se trouve stimulée. On ressent alors une sensation générale de bien-être et de détente. Voltaire était dans le vrai en disant : « j’ai décidé d’être heureux car c’est bon pour la santé » !!!
La joie au quotidien
La joie, nous pouvons aussi la ressentir et s’en délecter en ce moment difficile. Lorsque l’on redécouvre des petits plaisirs avec sa famille, ses enfants. Parce que l’on rit d’une bêtise, d’un mot, d’un geste. Alors que l’on cuisine et que c’est bon. Puisque l’on trie ses placards et que l’on retrouve un vieux souvenir…. On peut ressentir de la joie en prenant des nouvelles d’un proche pour s’assurer qu’il va bien. On peut ressentir de la joie en vivant un apéro virtuel avec ses amis. Ressentir de la joie en ce moment c’est ce qui nous fait tenir et qui fait que l’on sera plus fort que ce virus.
Le jour J comme Joie
Et puis un jour, on ne sait pas encore quand, nous pourrons ressortir. Nous pourrons serrer ceux que nous aimons ! Cette joie-là va nous faire faire des choses incroyables, j’en suis sûre. Même les enfants seront heureux de retourner en classe (et les parents de les y déposer !!!). Il faudra garder à l’esprit ceux qui sont tristes d’avoir perdu quelqu’un et qui vont mettre du temps à s’en remettre. Mais il faudra se réjouir d’être là, en vie, en bonne santé.
Tout faire pour être heureux
Et on pourra recommencer à vivre, comme avant, ou justement PAS comme avant. Faire en sorte de ne plus être enfermés dans notre routine, entre nos quatre murs. Pour que tous les jours qui passent, on continue de prendre soin les uns des autres, de respirer l’air frais, d’aller jouer dans le jardin avec les enfants. Et on va organiser cette fête, cet apéro, cette rencontre, avec les copains ou la famille que l’on n’a pas vus depuis longtemps. Nous allons peut-être enfin arrêter de procrastiner, profiter de la vie et être heureux.
Ne refoulez pas vos émotions
Les émotions provoquent des réactions en chaine dans le corps, très complexes et encore mystérieuses. Il est important de ne pas refouler ses émotions sous l’injonction de sa petite voix intérieure qui dit « tu ne dois pas exprimer ta colère » ou « tu ne dois pas pleurer, ce sont les faibles qui pleurent », car cela va inhiber les réactions corporelles qui vont avec. Et cela va créer ainsi des tensions physiques à la base de souffrances physiques réelles comme des problèmes de dos, de peau, des migraines… Cela va entrainer des désordres psychosomatiques et psychiques comme la dépression, l’anxiété ou l’insomnie. Les émotions sont là pour apporter des messages qu’il convient d’écouter pour éviter que les maux et les maladies s’invitent pour parler à leur place !
Alors, apprenez à analyser vos émotions. Ne les refoulez pas. Comprenez- les grâce au coaching ou à l’hypnose afin qu’elles soient pour vous comme des livres ouverts dans lesquels apprendre comment réagir face à ce qui vous arrive, de la manière la plus adaptée qui soit !